• Le Salin de l'île Saint-Martin à Gruissan

    Continuons notre découverte de Gruissan en nous rendant au Salin de l'île Saint- Martin. Le jour de la visite il ne faisait pas beau, il y avait du vent, il pleuvinait et il faisait froid, c'était en juin.

     

    Créée en 1910, la saliniculture était une activité importante du littoral audois. La récolte s'effectue chaque année en septembre. L'exploitation industrielle, par la société des Salins du Midi a cessé en 2005. La mairie de Gruissan a décidé  de faire revivre ce site  par l'exploitation de l'activité salicole, la relance de l'écomusée, l'affinage d'huîtres, la vente de produits locaux.

     

    Protégés des coups de mer par une digue de 1,5 km de long, les salins de Gruissan couvrent une superficie totale de 392 ha entre la mer et l'île Saint Martin. Ici, le sel est une richesse naturelle au service du développement durable mais aussi de la préservation de la biodiversité.

     

    Sur ce site privilégié par le vent et le soleil se déroule l'étonnante alchimie de la fabrication du sel, entretenue par les sauniers qui par leurs connaissances issues des méthodes ancestrales ont su maîtriser et transformer l'eau de mer en cristaux de sel.

     

    Au salin de Gruissan, une balade d'environ 2 km à travers le site permet de découvrir la magie de «l'or blanc». Présentées par d'agréables hôtesses, les visites guidées d'1h 30 font découvrir les sept tables salantes et les différentes phases de production du sel   (mouvement des eaux, concentration, cristallisation), des observations ornithologiques (site de reproduction), et des informations botaniques sur les plantes halophiles spécifiques aux milieux salés.

     

     L'entrée de la boutique et de l'écomusée sont libres : exposition d'anciens outils, projections sur les méthodes ancestrales et modernes de la production du sel.

     

      Le salin vu de notre studio de vacances. (Clic sur les photos pour les agrandir)

     

    Zoom sur le salin, les bâtiments annexes (bâtiments d'exploitation, écomusée, boutique, etc...), les oiseaux

     Le sel extrait de la mer est produit selon une technique agricole faisant appel à l'utilisation d'énergies douces renouvelables : le soleil et le vent.

    Pour cela on utilise une technique traditionnelle connue depuis l'antiquité : les marais salants qui sont constitués de bassins peu profonds appelés partènements reliés par des petits canaux.

    Au printemps l'eau est pompée dans la méditerranée, à 170m de la plage pour être acheminée par un canal dans un premier partènement. A ce moment la teneur en sel de l'eau de mer est de 29g/litre. Sous l'action du soleil et du vent, l'évaporation fait baisser le niveau de l'eau et la teneur en sel augmente. Lorsque l'eau contient environ 35g/l de sel, le saunier la verse dans le partènement suivant. Le processus se renouvèle pour obtenir 60g/l dans le deuxième partènement, 120g dans le troisième et ainsi de suite.

    Sous la conduite du saunier, l'eau va ainsi parcourir plus de 30kms et séjourner dans une dizaine de partènements. Les eaux arrivent dans le dernier partènement avec une teneur en sel de 230g/l. A la sortie de ce dernier, la teneur en sel doit être de 260g/l pour pouvoir débuter la cristallisation.  

     

     

     

     

     

     

    Une fois ce seuil obtenu, le saunier ouvre les vannes pour remplir les tables salantes. La cristallisation commence. Les concentrations de molécules de  chlorure de sodium deviennent de plus en plus lourdes et se déposent sur le fond de la table salante. La couche de sel peut atteindre 10 cm.

     

     

     

    Le sel est récolté par des moyens mécaniques.

     

    Pourquoi l'eau est rouge ? 

    C'est à cause de la Dunaliella salina, une micro-algue qui se développe spécialement dans les marais salants. Les organismes pouvant survivre dans de telles conditions de salinité sont peu nombreux, la résistance au sel de cette algue vient de sa forte concentration en ß-carotène qui la protège de la lumière. 

    Cette algue constitue le régime alimentaire principal des Artémia salina (petits crustacés qui vivent dans les marais salants), qui sont la nourriture principale des flamants roses !

     

    (A suivre pour une petite découverte du musée et de la boutique....)

     

      

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